

Tu es mon "sin" (18 ans)
Seule, sur ce rocher peint en cendres de plumes
J'ouvre mes yeux hagards des pluies d'antan
Je me penche vers ce coeur, battant entre brumes
Reposant sur mes genoux sanglotants
Il est tout ce que je n'écris pas, noyé d'encre
Que j'ai rendu invisible à l'instant
Il est toujours trop tôt pour ramener cette ancre
Jetée un soir par la main d'un enfant
Et c'était moi... J'étais jeune et incorrigible
Ce que je pris sans illusions au temps
Qui contemple mes mains et mes rimes fragiles
C'est ce que je te cache, mon néant...
C'est sous ce manteau de vide que tu m'entoures
Mais dans ce coeur à peine palpitant
Qui m'appartient, malgré ses larmes de velours
Tu es péché, comme tu es mon "sans"...
Toi, que je connais et nomme doucement "sin"
Tu apparais tout ce qui semble "sens"
Je sais que posément tu dors et achemines
Au creux de mes veines en tant que sang.
Ce que devinent tes yeux en couleur de "rien"
Se répand en moi et se fait vivant
Que puis-je faire pour caresser ce doux lien
Avec fusion, toi que je songe amant...
Il fait froid, il faut que je me lève et oublie
Ces malheureux rêves au goût absent...
Depuis ce jour où mes lèvres bleues ont faibli
Tu restes mon "sin", en devenant "sans"...
*le mot "sin" signifie en anglais "péché", et en espagnol "sans" ou "néant"...
© Lunastrelle
Mort scellée (22 ans)
Le soleil brille et le monde va
La vie triomphe, mais tes yeux dorment
Ils ne voient pas refleurir cet orme
Qui se balance au gré de mes pas
Nous jouons tous
Avec les étoiles,
Luciole.
Ton âme a fait la mort en cage
Le vent gisait sur le ciel de lit
Pour une histoire aux échos finis
Tu t'es éteinte avec grand ravage
Sans les ténèbres
Le jour s'achève.
Tu t'es affranchie en hors la loi
Tu t'imaginais être assez forte
Tu as voulu mener ta cohorte
Tu défendais tes idées, ta voix.
La nuit progresse.
La vie, ce n'est pas un carnaval
Même lorsqu'elle en porte les masques
Moi, je veux chanter entre ses frasques
Que l'aube ne soit plus ta rivale.
©Lunastrelle
Vie couleur menthe songe (20 ans)
Qui es-tu à travers mes douloureux silences
Mes ailes décharnées et mes larmes de sang
Que viens-tu faire là, as-tu besoin du blanc
De mon cœur transpercé pour briser ma présence ?
Mes ailes décharnées et mes larmes de sang
Ne sont que neige et pluie pour m’enterrer d’absence
Le vitriol nacré de ma sève en souffrance
Embrasse ma peau bleue gelée d’hivers sanglants
Que viens-tu faire là, as-tu besoin du blanc
De mes mains écorchées pour crever cette chance
De poser mon regard sur ton être en balance
Afin de dépouiller mon ciel couleur safran ?
De mon cœur transpercé pour briser ma présence
Sort l’ultime parfum aux effluves violents
De limbes je me vêts et j’esquisse le vent
Dans cet espoir qu’un jour, mes prières me pansent…
© Lunastrelle
An blême sur un visage (17 ans)
Il se profile un silence, le vent ondule d’existence et se lève, comme une averse cingle de caresses un visage.
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Altière, elle fixe l’horizon âcre en suie
Qui de son ombre fusionnelle
A englouti le cœur de la reine Nuit
Corps de l’essence passionnelle.
La colombe blanche
Amorçant son envol-et
Guidant le printemps.
La dague encerclée par ses doigts couleur ébène
Elle frôle la soie du ciel
Nuisette de voie lactée au parfum de scène
Soufflant des gerbes essentielles
D’étoiles, filles lentes
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L’horizon renverse son milieu, des fragments en fleurs dansent sur ses yeux et tourbillonnent comme l’eau en furie bouillonne autour d’un corps.
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Une larme glisse
Sur le nez rougi de peine
Et tombe à ses pieds
Fière, elle affronte cette force aveuglante
Haine née d’un lieu de rien
Pleine de rancœur sucrée aux lueurs violentes
Gardant en elle son butin
Une plume d’or
Échoue tout contre ses reins
Éveil d’un espoir
Seule, elle provoque l’ultime dénouement
Poignet levé vers l’entité
Elle tranche la prison au creux s’accroissant
Vers la ménestrelle liberté
Une fin si rapide, une histoire sans vide
Lueur orangée
Traversant l’immensité
Vient dormir contre elle
Ensemble, la nuit et le jour vivent en elle
Compréhension astrale en paix
Sereine, elle s’endort dans les cendres cannelles
De son âme buvant le lait
De Nature reposant entre ses mains.
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L’Affront te ment ; ce n’est pas les autres que tu dois combattre, mais toi-même.
© Lunastrelle
Les motifs émotifs
Ici bas
Sur un creux
Se balance
Un corps frêle
Elle et moi
C’est un jour
Ou plutôt
Une nuit…
Elle attend l’or sous le velours mouvant
Laissons alors les nuages délier
Aux pieds tremblants de celle qui répand
Son seul trésor, une âme tourmentée
Laissons alors les nuages délier
Les doigts rosés de celle qui dévoile
Son seul trésor, une âme tourmentée
Cristal blanchi sous le bleu des étoiles
Les doigts rosés de celle qui dévoile
A travers l’eau salée de ses prunelles
Cristal blanchi sous le bleu des étoiles
Un bout de voix coincée sur l’aquarelle
A travers l’eau salée de ses prunelles
Réfléchissant l’ultime aveu faibli
Un bout de voix coincée sur l’aquarelle
Elle répond aux lueurs trop enfouies
Réfléchissant l’ultime aveu faibli
Aux pieds tremblants de celle qui répand
Son cœur serré dans un étau de vie
Elle attend l’or sous le velours mouvant…
© Lunastrelle